Daniella Conti

En découvrant le sens profond des maladies au service de notre survie, le Dr Hamer nous a donné accès à la cohérence profonde de notre univers. Où les microbes, les champignons, les bactéries œuvrent à notre service, agis par les mêmes mémoires d’évolution qui ont tissé notre présence dans le même espace-temps. Il nous a ainsi sortis de la « maladie-mauvaise », issue d’une culture newtonienne où chaque chose est séparée et l’homme est au sommet de la pyramide, entre la terre et le ciel, dans un univers prévisible où Dieu est garant pour les gentils contre les méchants. Au lieu de « combattre » la maladie en acceptant de mutiler ou d’empoisonner et de brûler nos corps par les chimios et les rayons, nous apprenons aujourd’hui la force de l’accueil et de l’acceptation qui nous rend plus entiers et capables de croissance. Qu’en est-il pour les maladies mentales ?

Le sens de la maladie

Pour le Dr Hamer il y a un état de « constellation schizophrénique » lorsqu’une personne, vivant déjà un conflit actif et qui a bloqué un hémisphère cérébral, déclenche un nouveau conflit sur l’autre hémisphère (ou lors d’un gros conflit central qui déborde sur les deux hémisphères). Il va alors être affecté de symptômes divers, de la bizarrerie au délire, et être déconnecté de la réalité. Quel peut en être le sens ? Le premier constat est que dans les hôpitaux psychiatriques, il n’y a pas de pathologies cancéreuses. C’est donc une stratégie au service de la préservation de la vie que de maintenir la pathologie dans la sphère mentale.

La meilleure aide

Quelle peut être la meilleure aide ? La même que pour la dépression, laquelle se manifeste pour sortir l’individu d’une double impasse, affective et professionnelle. Parce que un cerf attaqué sur deux fronts tombe en déprime et renonce au combat, alors la dépression, qui rend toute action difficile, prend tout son sens. En sachant que la biologie programme une durée d’un mois, un mois et demi : le temps que la situation de danger puisse changer. Ce qui rend la dépression plus longue et plus grave est le diagnostic et la camisole chimique qui ne permettent pas l’évolution naturelle du processus. Le regard extérieur dévalorisant, l’étiquetage d’une personne vont être déterminants dans la durée de la pathologie. En comprenant que la maladie mentale est programmée en tant que ressource efficace et ponctuelle pour la survie, nous permettons à une personne d’évoluer plus positivement.
La meilleure aide, selon le Dr Hamer, consisterait d’abord à cerner le dernier conflit (affectif, professionnel ?..), celui responsable du « basculage », pour que l’équilibre antérieur puisse revenir.
J’ai été témoin de la façon dont l’Association Stop au Cancer de Chambéry, qui a contribué aux divulgations de ces découvertes à ses débuts, jusqu’à sa dissolution vers 1994, avait pu efficacement accompagner quelques personnes par une simple empathie chaleureuse, en recherchant simplement des solutions concrètes aux situations déclenchantes. Il y a aussi l’exemple de Loren Morsher avec son expérience « Soteria ». Alors qu’il était le chef du département de la santé mentale aux États-Unis, dans les années ’70, ce psychiatre américain a pris plus de 4 000 schizophrènes et psychotiques considérés incurables et internés depuis de longues années. Il les a installés dans des bungalows en dehors de l’hôpital avec la collaboration de jeunes volontaires qui n’avaient pas d’expérience particulière en psychiatrie, si ce n’est d’avoir eu un membre de leur famille atteint de problèmes psychiques. On leur demanda simplement de ne pas en avoir peur et de les aider comme ils pouvaient. En 4 semaines, plus de 80% de ces soi-disant malades n’eurent plus de crises ni d’hallucinations, et ce, sans utilisation de médicaments. On ne garda les médicaments que pour 3 % de malades trop dépendants. Le résultat aboutit aussi au licenciement de Loren Mosher qui fut recyclé dans l’enseignement et on ne lui permit plus jamais de diriger une clinique psychiatrique ! Les maladies mentales n’ont rien d’irrémédiable et un retour à la réalité est possible si l’un des conflits qui ont déclenché la « constellation » trouve une solution.

L’apport de Bert Hellinger

Et si la maladie mentale était génétique ? Cela est probable, mais pas dans le sens d’héritage d’un « dysfonctionnement » . On hérite plutôt d’attitudes conflictuelles parce que cela a un sens pour notre survie. Bert Hellinger, le créateur des « Constellations Familiales », porte un regard intéressant sur toute la question de l’hérédité transgénérationnelle. Si nous élargissons la vision matérialiste de l’individu à la personne beaucoup plus « collective » que nous sommes, comme la physique quantique le propose, chaque être humain ne serait qu’un élément d’un réseau dynamique d’interconnexions dans des relations d’interdépendance, indivisibles à tout jamais ( lire à ce sujet le Champ de la Cohérence Universelle, de Lynne Mc Taggart,). Dès lors, la folie prend une dimension plus grande au service de la conscience. Si la vie en nous est faite d’ondes électromagnétiques, chaque onde portant l’information qui la compose – ou, selon Ruppert Shaldreke, le champ morphogénétique de sa mémoire – , alors chaque vie cherche, dans son mouvement vers l’unité, la libération et l’apaisement. D’une génération à l’autre, nous transmettons la couleur des cheveux, des yeux, des traits, mais aussi nos dynamiques de vie, de succès et de traumatismes. En 50 années de thérapie familiale, Bert Hellinger a su relever ce qui, dans chaque histoire, qui reste unique, obéit à ces dynamiques fondamentales. Ce que Dante avait déjà perçu, dans la pulsion qui dirige les fleuves vers la totalité des océans. Nous répétons les mêmes difficultés, les mêmes tragédies, parfois avec des synchronicités de dates frappantes, pour voir, accueillir et libérer ainsi ce qui est pris dans des frictions de résistance : pour que tout retourne au mouvement de vie primordial.
Dans la schizophrénie, se jouent deux mémoires opposées de victime et de bourreau. Deux énergies en lutte. Mais sans compatir pour qui que ce soit, Hellinger appelle Amour cette énergie qui dirige les destins difficiles, pour les réunifier. Le travail de Constellation s’ouvre alors aux personnages de cette famille, responsables de ces vécus tragiques, pour que puisse enfin émerger un élan réunificateur, lorsque les souffrances sont perçues : la souffrance de la victime et la souffrance du bourreau.
Alors la simple reconnaissance du passé, de ce qui a été, peut apaiser et libérer la conscience dans sa quête de totalité, en accord avec ce qui est, tel que c’est.

Daniella Conti

Professeur de Lettres, Daniella Conti s’est formée à différentes thérapies et aux découvertes du Dr Hamer il y a plus de 20 ans. Formatrice en Décodage Biologique et en Bio-Psychogénéalogie depuis 1995 en France et en Italie, elle est également formée aux Constellations Familiales au sein de leur école par Bert et Marie-Sophie Hellinger. Elle organise des groupes de constellations en France et en Italie pour favoriser la guérison et atteindre la plénitude. Elle pratique et donne aussi des conseils en alimentation vivante. Elle est l’auteure du livre « Mes 3 sentiers pour une santé vraie », aux éditions Néosanté.
www.constellationsfamiliales.net