Intégrer un deuil

Pour aider quelqu’un à faire un deuil, ou pour soi-même.
Cet exercice, ou certaines de ses parties, peut être répété autant de fois que nécessaire.

Phase 1 : Faire l’expérience de la présence
  1. FAIRE L’EXPÉRIENCE DE L’ABSENCE, DU VIDE
    Aider la personne à penser à la personne ou à l’expérience manquante et à s’en faire une image très concrète. Cette image doit représenter quelque chose qu’elle aimerait conserver et non une scène de douleur, de rupture ou d’absence.
    Préciser de manière claire les sous-modalités pendant que se crée l’image,.
    Préciser ce que la personne a perdu avec cette personne ou cette situation :
  • Quelles étaient ses qualités ?
  • Quelles valeurs et quelles choses importantes cette relation vous a-t-elle apportées ?
  • Quels “cadeaux” matériels, psychologiques, physiques vous faisait cette personne ?
  • Quels “cadeaux” lui faisiez-vous ?
  • Quelles sont les choses spéciales que vous avez eues dans votre vie grâce à cette relation? Etc.
  1. FAIRE L’EXPÉRIENCE DE LA PRÉSENCE
    Demander à la personne de penser à quelqu’un, ou à une expérience, qui n’est plus là mais dont elle se souvient avec joie (une grand-mère, un animal de compagnie, etc.), comme une richesse, une ressource, quelqu’un de physiquement absent dont le souvenir ou la présence mentale est agréable et vécue comme une aide.
    Préciser les sous-modalités du souvenir de cette personne absente.
  2. VÉRIFICATION ÉCOLOGIQUE
    Il est important de demander : Peut-il y avoir un inconvénient à échanger l’expérience de la douleur contre une expérience de présence positive ? En effet, s’il s’agit d’un décès, la personne peut se sentir coupable de trahison ou d’infidélité, ou s’il s’agit d’une rupture, elle peut craindre de souffrir davantage si elle se souvient de manière positive de l’être perdu.

Si nous rencontrons cet obstacle, nous pouvons dire à la personne : Si tu devais mourir, préfèrerais-tu que tes proches soient tristes pour le reste de leur vie, ou préfèrerais-tu qu’ils se souviennent de toi avec joie et amour, en pensant à tout ce que tu leur as donné ?

En cas de séparation : Préfères-tu garder ton chagrin et ta frustration ou veux-tu arriver à penser à cette personne de manière dépassionnée et positive, en préservant toutes les richesses que votre expérience commune t’a apportées ?

  1. COMPARER LES REPRÉSENTATIONS
    Comparer les sous-modalités de l’image de l’absence (point 1) et de l’image de l’expérience de plénitude (point 2). Identifier les différences.
  2. CHANGER LES SOUS-MODALITÉS
    Installer les sous-modalités de la plénitude dans l’image de l’absence : mettre les mêmes couleurs, les mêmes sons et les mêmes sensations, le contenu de l’image reste généralement le même.
  3. VÉRIFICATION
    Inviter la personne à repenser à la personne qu’elle a perdue et lui demander ce qu’elle ressent. Si la douleur n’a pas disparu, c’est que les sous-modalités n’ont pas été bien modifiées, il faut alors reprendre les points 4 et 5.
Phase 2 : Préparer l’avenir
  1. IDENTIFIER LES VALEURS                                                                                                                                     Identifier les qualités de la personne qui n’est plus là ou dont vous vous séparez, les qualités qui donnaient toute sa valeur à la relation, les qualités qui la rendaient précieuse et unique. Noter les valeurs et les critères importants de la personne.
  2. SE PROJETER DANS L’AVENIR
    Aider la personne à imaginer des situations futures dans lesquelles ces mêmes valeurs et critères sont respectés.
  3. VÉRIFICATION ÉCOLOGIQUE
    Demander à la personne si elle a des objections à construire ces expériences dans son avenir. Il sera parfois utile, comme dans la phase précédente, de se donner la permission de changer les croyances qui peuvent freiner la capacité de la personne à se projeter dans l’avenir.
  4. CONSTRUIRE DES REPRÉSENTATIONS FACILITANTES
    Imaginer la ligne du futur qui part du présent, devant la personne.

En visualisant son avenir sur cette ligne, la personne placera les situations de substitution (imaginées au point 2) à différents moments de sa vie, en commençant par aujourd’hui. On peut proposer la métaphore d’un grand jeu de cartes, avec des centaines de figures représentant des expériences positives: tout en gardant certaines cartes pour le présent, la personne peut lancer les autres cartes sur toute la ligne de l’avenir. La personne est invitée à préciser l’emplacement des cartes les plus importantes.

(1) Récapitulation des travaux de Josiane DE SAINT PAUL et Sylvie TENENBAUM dans L’Esprit de la Magie.

Par sous-modalités, nous entendons ce qui est vu ou imaginé, les couleurs, toutes les caractéristiques de l’image (clair, sombre, en mouvement, immobile, grand, petit, proche, lointain…), ce qui est dit ou entendu dans la tête (mots, sons, de quelle nature), ce qui est  ressenti dans le corps.