Bert Hellinger, Erfolge im Leben, Erfolge im Beruf, 2010

Le mouvement de l’enfant vers la mère, précocement interrompu, a des conséquences de poids pour la vie future et le succès. Comment le regardons-nous?
Lorsque ces enfants, plus tard, veulent aller vers quelqu’un, par exemple un partenaire, leurs corps se souviennent du traumatisme de la séparation précoce. Alors ils arrêtent leur mouvement vers cette personne. Et quand cette personne s’approche malgré tout, ils leur en coûte souvent de supporter sa proximité. D’une façon ou d’une autre, ils la repoussent au lieu de lui souhaiter une bienvenue heureuse et de l’accueillir. Ils en souffrent, mais cependant ne peuvent s’ouvrir que dubitativement, et quand ils le font c’est souvent seulement pour un court moment.
La même chose leur arrive avec leurs enfants. Leur proximité leur est aussi difficile à supporter.
Quelle serait la solution? Ce traumatisme se dépassera là où il a débuté. De fait, derrière tout traumatisme se trouve une situation dans laquelle un mouvement qui aurait été nécessaire n’a pas pu avoir lieu, de manière que la personne reste immobile et comme paralysée.
Comment résoudre un tel traumatisme? Il se résout dans notre sentiment et dans notre souvenir lorsque, en dépit de la peur, nous retournons à cette situation et reprenons le mouvement interrompu ou empêché la première fois.
Que signifie cela en relation avec l’interruption précoce du mouvement vers la mère?
Cela signifie que nous retournons à la situation d’alors, à notre âge d’alors, nous regardons notre mère d’alors et, malgré la douleur, la déception et la colère naissantes, nous faisons un petit pas vers elle, avec amour. Nous nous arrêtons, nous la regardons dans les yeux et nous attendons jusqu’à sentir en nous la force et le courage pour faire le petit pas suivant. Nous nous arrêtons à nouveau jusqu’à réussir le petit pas suivant, et les pas qui suivent, jusqu’à atteindre ses bras, embrassés et serrés par elle, enfin réunis à nouveau.
Plus tard nous tentons, intérieurement d’abord, de faire ce même mouvement vers un partenaire aimé. Nous le regardons dans les yeux et, au lieu d’attendre qu’il vienne vers nous, nous faisons le premier pas vers lui. Après un moment, quand nous avons réuni les forces nécessaires, nous faisons encore un petit pas. Et nous avançons vers lui, lentement, pas à pas, jusqu’à le prendre dans nos bras, et lui nous prend, et nous le serrons fort et nous sommes serrés, avec bonheur et pour un long moment.

 

Le mouvement vers la réussite

Bert Hellinger, Erfolge im Leben, Erfolge im Beruf, 2010

Pourquoi ai-je décrit cela de manière si étendue?
Un mouvement vers la mère, interrompu précocement, devient plus tard un obstacle important pour le succès dans notre travail, notre profession et dans nos entreprises. Là aussi, il s’agit pour nous de nous réorienter vers le succès au lieu d’attendre qu’il vienne à nous. Par exemple, si nous attendons un salaire sans fournir auparavant une prestation correspondante, si nous nous protégeons derrière les autres au lieu de faire le travail nous-même, si nous reculons au lieu de nous approcher des autres et de notre travail avec joie.
Toute réussite a le visage de notre mère.
Cela signifie que là aussi nous allons, d’abord intérieurement, vers notre réussite et vers les autres, avec l’intention de faire quelque chose pour eux, disposés à les aider au lieu de douter, au lieu de rester dans l’attente qu’ils s’approchent de nous.
Nous allons vers les autres et vers notre réussite, pas à pas, et à chaque pas nous percevons notre mère derrière nous, affectueuse. En lien avec elle, nous sommes bien préparés pour le succès et nous l’atteignons de la même manière que nous l’avons atteinte elle.
D’abord vers notre mère et à présent vers le succès.