Bert Hellinger à Paris, 3-4-5 Juin 2005

Thèmes abordés
– Où commence le bonheur ?
– Exercice
– Psychose
– Intrication
– Reproches aux constellations familiales
– Maladie
– La mère
– Perception
– L’exercice avec les acouphènes
– Exercice : une vie pleine
– Les problèmes n’existent pas
– Le mouvement de l’âme
– Le domaine spirituel
– Trouver la solution
– Les dimensions de l’amour
– L’erreur est divine
– Des parents imparfaits
– Accomplissement spirituel
– Recherche
– Le symptôme
– Le Moi (Ich)
– La purification du Moi (Ich)
– Mouvement d’amour
– Avortements
– Expiation
– La peur
– Incubateur
– Visualisation pour les bébés prématurés
– Psychothérapie
– Politique
– Liberté
– Maladie du nerf optique
– Tagore
– La mort

Bert Hellinger travaille pour aider les gens à vivre.

Avec des prises de conscience sur comment mener sa vie différemment, comment se sentir épanoui, comment réussir ses relations.
Lorsqu’il travaille avec une personne, il garde un regard sur le groupe.

Où commence le bonheur ?

Comment la vie se manifeste-t-elle ?
Comment être un être vivant ? Comment vivre heureux ou malheureux ?
En étant connecté.
Vivre signifie être connecté. Une vie heureuse signifie être dans un lien d’amour.
Une vie malheureuse signifie qu’un lien n’a pas été établi.
Où commence une vie heureuse ? Avec quel lien ? Où commence l’amour ? Où commence le malheur ? Où commence le manque ?
Au côté de la mère.
La relation avec la mère est la clé d’une vie réussie.

Exercice

Regarde ta mère, à côté d’elle, ton père, ils sont ensemble et tu regardes d’abord la mère.
Peut-être te souviens-tu de ce lien avec ta mère ?
Un souvenir très profond
Quand tu étais dans son ventre
Quand tu ne faisais qu’un avec elle
Ses émotions étaient tes émotions
Ses craintes étaient vos craintes
Ses joies étaient tes joies
Son amour était ton amour
Sa douleur était ta douleur
Tu ne faisais qu’un avec elle.
Ce bonheur ne pouvait pas durer ; il fallait vivre la séparation, notre expérience fondamentale, du bonheur et du malheur.
Et nous découvrons une nouvelle façon d’être un, à la fois unis et séparés, à la fois liés et distincts, maintenant devant elle.
Et nous ressentons ce bonheur, avec son regard.
Et maintenant, nous nous développons très lentement.
Chaque fois un peu plus loin, liés par le regard et séparés.
Chaque fois que nous perdons le lien, alors que nous continuons à grandir, nous retournons à cette union d’avant la séparation, puis à cet autre moment où nous avons appris la séparation et l’amour.
Et lorsque nous nous sentons à nouveau pleinement liés, nous continuons à grandir, très lentement, très lentement.

Psychose

Un comportement psychotique est issu d’une dynamique qui concerne toute la famille, tout le monde de la même manière. Nous travaillons donc avec l’ensemble du système, nous cherchons l’origine du problème et nous le résolvons à l’origine. C’est ce qui guérit le système.

Lorsque deux personnes qui devraient être réunies ne le sont pas, une personne, dans chaque génération suivante, représente ces deux personnes réunies. C’est le psychotique.

Intrication

Lorsqu’une personne se trouve dans une intrication, elle se situe à côté d’un ancêtre. Elle sort de l’intrication (on l’éloigne physiquement du passé). Dans l’intrication, le mort attend quelque chose du vivant, l’attire vers la mort pour qu’il fasse, résolve quelque chose à sa place.

Parfois, dans une constellation, il faut faire un effort incroyable pour résister à l’attraction de la mort, des morts, qui peuvent même se mettre en colère.
Une fois que personne n’interfère avec l’affaire inachevée, les deux morts peuvent résoudre le problème et atteindre la paix.

L’intrication repose sur deux fantasmes infantiles : – l’amour qui peut tout faire – le pouvoir sur la vie et la mort.
S’incliner devant le destin permet de réduire ce pouvoir.

Pourquoi le désordre existe-t-il ? Le désordre naît lorsque quelqu’un est exclu, qu’on ne le regarde pas, par peur de son destin. Alors que l’enfant n’a pas peur de ces destins lourds et ose regarder les personnes que les autres n’ont pas regardées.

Le fait de ne pas être regardé crée une force nocive dans le système. Le moi d’un autre prend le dessus sur le moi de la personne et l’empêche de vivre son propre destin.

Ceux qui veulent tuer sont des enfants.

Derrière tout cela, il y a une autre force. Devant elle, il n’y a pas de différence entre une vie longue ou une vie courte, que quelqu’un meure à la place d’un autre ou non. Est-ce horrible ou non ? Nous pouvons nous immiscer dans cette force ou acquiescer à tous ces destins, sans craindre jusqu’où cela nous mène. Et c’est là que quelque chose peut changer. Quelque chose se manifeste alors, quelque chose qui servira la vie d’une manière particulière : le respect du destin de ceux qui nous ont précédés.

Alors nous pouvons demander « S’il te plait » au destin.

De cette manière, il est possible d’aider.

Nombreux sont ceux qui tombent dans le piège de la vision traditionnelle de la psychothérapie qui ne s’intéresse qu’à l’individu. Freud a créé un mouvement important, mais en le suivant on ne pense souvent qu’à une seule personne et ainsi le client croit que sa vie n’a à voir qu’avec ce qu’il a vécu, alors que la plupart des problèmes sont empruntés chez quelqu’un du système.

Reproches aux constellations familiales

Les reproches adressés aux constellations familiales, dans le débat actuel, viennent de ceux qui les pratiquent comme s’il s’agissait d’une thérapie individuelle.

Maladie

De nombreuses maladies représentent un lien avec une personne exclue, qui revient dans les souvenirs à travers la maladie. C’est pourquoi nous devons modifier notre traitement de la maladie, et non nous en débarrasser, sinon, dans notre cœur, nous nous débarrassons également des exclus.

Nous devons alors permettre à l’exclu de se manifester d’une autre manière. Grâce à la maladie, nous regardons les exclus, nous les prenons dans notre cœur. La maladie peut alors partir, car le système a retrouvé son ordre.

C’est pourquoi nous devons d’abord prendre la maladie dans notre cœur. Ensuite, nous regardons là où la maladie regarde, et nous prenons cela aussi dans notre cœur. Alors quelque chose change en nous et dans la famille.

La mère

Sans mère, il n’y a pas de partenaire. Pour ceux qui cherchent un partenaire sans en trouver un, ils doivent d’abord prendre leur mère.

Personne ne peut échapper ni à sa mère ni à sa patrie.

Il est inutile de travailler sur la relation tant que l’un des partenaires n’est pas en harmonie avec sa mère.

La perception

La perception est liée à la sagesse. La perception nous indique si quelque chose est possible ou non.

Exercice pour un acouphène

Écoute avec ton oreille acouphénique.

A quelle distance se trouve ce que tu entends ?

Est-ce la voix d’un homme, d’une femme, de quel âge ?

Quels sont les mots qui se cachent derrière les acouphènes ?

Dis à la personne « Je t’entends maintenant ».

Tu as entendu quelque chose ?

Maintenant, regarde la personne, et derrière la personne il y a quelqu’un. Petit à petit, tu te retires, tu les quittes toutes les deux.

Exercice La vie comblée

Rappelle-toi comment, enfant, tu étais totalement dans le présent. Rappelle- toi, quand tu étais enfant, ce que tu regardais te comblait et tu ne pensais à rien d’autre.

Tes découvertes, tu es en elles, tu es elles, rempli de ce que tu découvres.

Tes désirs, tu es totalement en eux.

Ton mouvement, tu ne fais qu’un avec lui, il te remplit, quand tu marches, cours, nages…

Tes désirs, tout ce que tu vis, regardes, ressens, ne fait plus qu’un avec toi, il n’y a plus de place pour autre chose, tout te remplit, tu es totalement présent. Cela est la vie comblée.

Et cet enfant totalement présent, tu l’intègres dans ton présent.
Cela est la vie comblée, la plénitude.

Les problèmes n’existent pas

Les problèmes commencent dans la pensée, ils sont toujours liés au passé. Dans le présent, il n’y a pas de problèmes. Le passé se colle au présent. Sans le passé, il n’y a pas de problèmes.

Le thérapeute qui travaille sur le passé nous fait perdre le présent.

La purification intérieure consiste à se libérer du passé, à le laisser derrière soi.

Les images intérieures sont celles qui donnent la permission de ne pas agir. Celui qui n’agit pas doit quelque chose à sa mère, ou a mis fin à sa vie, entre autres raisons.

La plupart des problèmes sont des fantasmes, nous les rêvons. Il suffit de se réveiller.
Presque tous les problèmes se résolvent en prenant un détour.

Le mouvement de l’âme

Lorsqu’un représentant se place, sans qu’on agisse sur lui, le mouvement de l’âme va toujours dans la même direction : réunir ce qui a été séparé, ramener les exclus, jusqu’à ce que la famille soit à nouveau complète et unie.

Dans le recueillement, il existe un amour différent, nouveau, un amour adulte.

Abandonnons-nous au mouvement de l’âme. La conscience inconsciente familiale, l’âme, a un mouvement fondamental : elle unit ce qui a été séparé et libère les vivants.

C’est l’amour aveugle qui crée les problèmes dans les familles, remplaçant, s’immisçant, allant à l’encontre de la vie avec sa pensée toute-puissante, d’être au-dessus de la vie et de la mort.

Le système ne permet aucune exclusion. En cas d’exclusion, un descendant reprend les sentiments de l’exclu jusqu’à ce que quelqu’un le regarde avec amour.

Le champ spirituel

Toute la famille appartient à ce champ, et chacun entre en résonance avec lui. Personne ne peut quitter ce champ, et nous ne pouvons pas nous débarrasser de ceux qui appartiennent aussi à ce champ.

Tous ceux qui ont été rejetés ou oubliés exercent un grand pouvoir sur les descendants.

Ce champ connaissant, l’âme la plus grande, agit sur chacun de la même manière : il ramène dans la famille ceux qui en furent exclus. Notre travail est en résonance avec cette âme, avec ce champ.
Comment accéder à la pleine force, à l’intégrité, à l’amour adulte ? En donnant à chacun une place dans notre cœur.

Trouver la solution

Il ne s’agit pas d’orienter la constellation vers la solution, mais de guider vers la naissance d’un mouvement d’amour envers quelqu’un.

Les dimensions de l’amour

L’amour est connu à travers nos émotions, à travers nos sentiments d’abord pour nos parents, puis pour le reste de la famille, puis à travers les émotions plus intenses de notre relation avec un partenaire.

L’amour est à la base de toute relation épanouie. Parfois c’est un amour aveugle, il exige quelque chose de l’autre, qui peut aller au-delà de ses forces à lui ; et ce qu’on attend de l’amour est exagéré, surtout en ce qui concerne les parents, et la mère.

Ce que l’on attend de la mère dépasse parfois toutes les mesures humaines et il arrive que lorsque ce même adulte rencontre des difficultés dans sa vie, il les impute à ses parents, les culpabilise pour cela. Il pense : « J’aurais aimé que mes parents soient différents ».

Et qu’en est-il de son conjoint ? Il aura les mêmes exigences envers lui, et c’est une catastrophe.

Les fantaisies derrière cela ? Les parents sont Dieu. Dieu est un père et une mère parfaits.

Tous ceux qui ont réussi quelque chose de grand ont eu une enfance difficile.

Le mental est rapide et l’âme est lente. Les changements sont lents ; comme tout ce qui est en croissance.

L’erreur est divine

Tout ce qui a permis à l’humanité, au monde, de progresser a été possible parce qu’il y avait quelque chose d’incomplet, d’imparfait.

La créativité ne peut exister que lorsque l’on reconnaît quelque chose d’incomplet et qu’un mouvement est initié pour le combler.

Lorsqu’il est plein, le mouvement et la créativité s’arrêtent.

Ce qui est parfait est immobile.

Sans incomplétude, il n’y a pas de progrès.

Si nous imaginons que la force derrière la vie est parfaite, alors rien ne peut changer.
Ainsi, ce qui est Divinement Créateur est incomplet et peut faire des erreurs. Ses conditions pour exister sont les résistances. Tout ce qui est créatif a pour origine un conflit, une erreur, qui est la condition nécessaire au développement de la force créatrice. Le conflit est divin. L’erreur est divine.

Le mouvement créateur est incomplet et se met en mouvement lorsque l’on reconnait que quelque chose d’antérieur est incomplet.

Des parents imparfaits

Les exigences envers les parents vont à l’encontre de la vie, du désir d’évoluer, d’être créatif. Nous ne pouvons évoluer que parce que nos parents étaient imparfaits. Les difficultés sont la source de la force qui nous fait agir et évoluer.

Par conséquent, heureux ceux qui ont eu des parents imparfaits !

Il en va de même pour le thérapeute qui a peur de faire une erreur. L’une des croyances du thérapeute est qu’il ne doit pas faire d’erreurs, qu’il doit être parfait. Les patients qui se mettent en colère contre le thérapeute, lorsqu’ils découvrent l’imperfection de ce dernier, sont ceux qui restent bloqués dans l’enfant plein de ressentiment, au lieu de profiter de la force et de la liberté que donne l’imperfection. Ils ne veulent pas prendre leurs parents comme ils sont, ils n’ont pas d’énergie, ils ne veulent pas la prendre.

Dans la relation thérapeutique, où il y a transfert et contre-transfert, l’Enfant dans le thérapeute se met en lien avec le Parent dans le client.

Accomplissement spirituel

C’est un exploit spirituel que de se libérer de l’amour infantile arrogant, qui veut mourir pour les autres.

La croissance, le développement spirituel consiste à nous amener à un niveau où nous voyons et respectons tout le monde, chacun et son destin. Ensuite, nous regardons notre destin, nous captons un signal et ensuite nous faisons quelque chose qui nous est propre, au service de notre destin.

Ainsi, au lieu de mourir, nous réalisons notre avenir, nous réalisons quelque chose au service de la vie.
À l’auteur d’un crime : je te laisse ta culpabilité, avec toutes les conséquences. Je respecte ta grandeur.

Enquêter

Enquêter sur le passé, c’est revenir au passé au lieu de le laisser à sa place. C’est faire intrusion, un couteau à la main, sans respect, sans amour, et interrompre la force vers l’avenir.

Le symptôme

Dans les symptômes héréditaires, le souhait des ancêtres est que le symptôme s’arrête avec eux. L’amour infantile veut imiter ses parents, pour se sentir plus connecté, plus proche. Il ne voit pas l’amour de ses parents qui veulent autre chose pour lui. L’amour infantile ne voit pas l’amour des parents pour les enfants. C’est un amour à sens unique.

L’amour adulte consiste donc à faire quelque chose de nouveau, de différent, à cesser d’imiter, avec la permission des parents.

L’inconvénient par rapport à l’imitation est qu’elle conduit à l’indépendance, à moins de lien, et à être plus grand, à croitre.

Il est difficile de se débarrasser de l’imitation.

Avec une maladie chronique, tu te mets au service de ta famille.

La question est de savoir où va cette fidélité ?

La maladie peut représenter quelqu’un qui n’a pas été regardé.

Le bonheur est toujours un peu incomplet, sinon c’est la mort.

Lorsque les parents s’inquiètent pour leurs enfants, cela ne fait qu’empirer les choses pour ces derniers. S’inquiéter pour quelqu’un, c’est s’immiscer dans son destin, c’est vouloir se substituer à Dieu ; et c’est une façon de passer à côté de sa propre vie.

Le moi (ICH)

Où est le moi ? Dans le corps ou à l’extérieur ? Nous disposons de notre corps, nous lui faisons du mal comme si le moi était à l’extérieur. Est-il dans l’âme ?

Dans l’amour ou le rejet, où est le moi ?

Si je refuse un deuil, qui le refuse ? l’âme ? le moi ? Le moi. Mais où est-il ?
Notre esprit, notre raison, le moi est-il en face d’eux ?
Lorsque la conscience nous pousse, le moi suit la conscience.
Dans les intrications, un moi plus grand est à l’œuvre, un Sur-moi qui met le moi à son service.

Dans les mouvements sociaux, politiques, populaires, collectifs, le moi disparaît et un Sur-moi se met aux commandes. Ce sont les moments et les mouvements dans lesquels les individus renoncent à leur moi au bénéfice d’un ensemble plus grand.

La purification du moi

Le moi, pour être individuel et personnel, a besoin de se purifier, il a besoin de se détacher, de se détacher des parents.

On devient alors plus sobre, le moi change, il se connecte davantage, il devient amour. Et les moi grandissent, assumant leur part et respectant celle de l’autre.

C’est ainsi que l’on arrive au moi purifié.

À la fin, chacun sera seul, relié à son propre moi.

Quand on respecte le moi de l’autre, sans interférer, chacun peut grandir dans son moi, et la relation est pleine de respect. Cela est le véritable amour.

Quelle est la finalité du moi ?

Le moi est en nous la chose la plus divine qui existe. En nous, le divin se révèle, hors du corps, hors de l’âme, hors de l’esprit. Il est au-dessus de tout.

Ce moi est l’image d’un « Je » divin, qui travaille dans chaque moi individuel, dans chacun d’eux de manière différente.

Sous l’influence de ce Je divin, chaque moi individuel reste un moi individuel et devient une manifestation particulière du Je divin.

L’ultime purification du moi se produit lorsqu’il s’abandonne au grand Je, se fond en lui, ne fait en quelque sorte qu’un avec lui, non pas dans l’être, mais dans le mouvement. C’est alors que se réalise l’unité totale du moi avec le Je divin. C’est l’abandon le plus avancé, l’ultime abandon, et la liberté la plus avancée, l’ultime liberté.

Mouvement de l’amour

Le Je divin, le Je créateur, devient visible et atteignable dans les mouvements de l’âme. La force qui anime les représentants est le Je créateur, celui qui provoque un mouvement, un mouvement qui va toujours dans la même direction : c’est un mouvement d’amour ,qui unifie. Et ce Je est un pur amour.

S’abandonner à ce mouvement ne peut nuire à personne ; il apporte la véritable félicité.

Avortements

Dans le cas d’un avortement thérapeutique, la mère se trouve face à un dilemme. Il n’y a pas de bonne solution pour elle et pour l’enfant.

Il faut dépasser les frontières du bien et du mal, de la culpabilité et de l’expiation, les limites de la psychothérapie, et se placer au niveau du destin, d’un moi ultime, du pur amour. Dans les limites du bien et du mal, il n’y a que du malheur.

Personne n’est libre. Peu importe ce que le moi décide, les conséquences seront imprévisibles.

Dans un avortement, la mère est plus liée que le père, car en plus de perdre un enfant, elle perd quelque chose de son corps.

En cas d’avortement volontaire, il n’y a pas de solution dans les constellations, il n’y a pas de solution pour la mère principalement, ni pour le père, ni pour l’enfant avorté, ni pour les autres enfants.

L’enfant avorté ne sera en sécurité qu’avec son destin.

Expiation

L’irrésistible besoin d’équilibrer les gains et les pertes fait que l’âme se sent bien dans la compensation et l’expiation. Quand je tue quelqu’un, si je veux aussi mourir, c’est pour me défaire de ma culpabilité, c’est pour expier.

Dans l’expiation, on ne regarde que soi-même, on est dépourvu d’amour.

En revanche, regarder l’autre avec amour et affronter ma culpabilité et les conséquences de ma faute me donne de la force, la force de faire le bien, et produit un effet de réconciliation.

La peur

La peur, comme le désir, crée un champ énergétique de besoin, d’attente de quelque chose. Ce qui est attendu, en bien ou en mal, est présent dans le champ et quelqu’un doit l’accomplir. C’est la peur qui crée ce besoin de voir quelqu’un faire quelque chose de mal.

Pour contrer la force créatrice de la peur, créez un champ bienveillant, en regardant le problème avec amour.

Par exemple : visualisez un monstre et donnez-lui quelque chose de bon.

Incubateur

L’enfant en couveuse, prématuré, vit une très profonde douleur de séparation, une douleur qui revient plus tard dans sa vie d’adulte : chaque fois qu’il veut aller vers quelqu’un, son mouvement d’amour est interrompu ; chaque fois qu’il aime quelqu’un, il entre dans un mouvement circulaire d’aller vers le début, un retour au profond sentiment d’abandon qu’il a vécu au moment de sa naissance.

Visualisation pour les enfants prématurés

Imagine que nous prenons ton chemin de vie, en repassant par la couveuse.

Chaque fois que se présente quelque chose de difficile, tu t’arrêtes.

Tu es dans la couveuse.

Tu fais un arrêt :
Tu te sens tenu par ta mère, dans ses bras et tenu par elle. Tu sens la couveuse, en même temps que tu sens que tu es tenu par ta mère et ton père, avec amour.

De nombreuses personnes t’ont regardé avec amour, ont pris soin de toi, et tu as survécu.

Continue ton chemin, très lentement, mois après mois, année après année.

Quand quelque chose ne va pas, tu t’arrêtes pour te sentir tenu par ta mère et tu restes avec elle jusqu’à ce que tu te sentes à nouveau bien.

L’accouchement est le premier mouvement interrompu.

Pour rétablir le contact perdu avec les parents, on peut refaire la naissance, ou thérapie primale, ou la thérapie de contention ; puis dire les phrases de la prière du début de la vie, et ensuite le faire avancer sur son chemin de vie.

Psychothérapie

Le but de la psychothérapie est d’unir ce qui a été séparé, de servir l’amour qui sert la vie.

Il est important que chaque psychothérapeute reconnaisse ses particularités, son unicité et y dise oui, sans se comparer. Être en accord avec notre unicité nous permet de nous relier à ceux qui sont différents, d’apprendre d’eux, de leur donner quelque chose. Cela nous permet de créer un lien humain dans lequel tout le monde est gagnant.

Politique

En politique, on entre en compétition, en rivalité avec les autres pour le pouvoir, pour l’argent.

Que se passe-t-il en eux?

Vous pouvez reconnaître l’unicité de chacun, reconnaître que chacun agit au service d’une force plus grande et avec des capacités particulières.

Cela permettrait d’offrir un service plus profond.

Liberté

La liberté est un concept vide ; c’est un sentiment agréable mais tellement vide qu’il ne perdure pas toute une vie. Quand l’amour commence, la liberté disparaît.

Maladie du nerf optique

Je regarderai tant que je serai autorisé à le faire.

Je prendrai plaisir à voir tant que je serai autorisé à voir.

Comment garder la vue plus longtemps ? Regarder avec amour, regarder en disant oui au destin. Regarder le présent et se réjouir de l’instant présent, au lieu de penser à l’avenir.

Tagore

Sous la forme de ma mère, l’inconnaissable m’a embrassé.
De même j’ai aimé la vie, je sais que j’aimerai la mort.

Décès

L’image de l’inconscient est que dans la mort nous sommes réunis avec la mère, donc avec une mère vivante.

À une personne qui souhaite suivre sa mère dans la mort : quand tu mourras, tu ne trouveras que des os, ta mère sera partie. Tu te sentiras seule comme jamais auparavant. Tu verras ta vie, en désespérant de ne pas pouvoir changer quelque chose, pour faire quelque chose de différent de ce que tu as fait en vie, de réparer quelque chose. Dans la mort, on est vraiment seul.

Les morts sont-ils en paix ? Les morts veulent finir quelque chose qu’ils ont laissé inachevé.

Et si tu meurs, il sera trop tard.

La mort la plus importante, la plus difficile, est peut-être celle qui vient après.

Le travail le plus difficile à faire, le travail d’amour, le travail de réunification, est peut-être celui qui se fait après la mort.

Bert Hellinger à l’école Bert Hellinger à Paris. 3-4-5 octobre 2005

Transcription et traduction par Brigitte Champetier de Ribes