Méthodologie

La méthodologie employée dans les ateliers proposés par les Nouvelles Constellations Familiales, quelque soit la durée de l’atelier, est relativement simple. Elle suit en cela la méthodologie pratiquée par Bert Hellinger et reprise par l’Instituto de Constelaciones Familiares Brigitte Champetier de Ribes, de Madrid.
Elle consiste en quelques notions théoriques présentées en début d’atelier, pour lui donner une orientation thématique. Ces notions peuvent être retrouvées dans des livres sur le sujet ou dans des notes proposées lors des ateliers longs de formation.
Cependant, l’accent est mis sur l’expérience personnelle, bien au-delà d’un enseignement théorique. Toute expérimentation vécue est plus à même d’être intégrée dans la profondeur de l’être, occasionnant pour la personne une compréhension immédiate et « dans la chair ».
C’est pourquoi, nous nous appuyons sur des exercices variés et nombreux, qui permettent à chaque personne de percevoir ses vérités à partir de sa profondeur. Les exercices pratiqués lors d’ateliers en ligne, le sont par chaque personne chez elle, et par conséquent chacune représente toutes les parties de l’exercice, généralement 2 ou 3, rarement plus. De ce fait, l’information qui parvient à chacun est augmentée et l’exercice acquiert une grande intensité, avec beaucoup de découvertes.
Puis nous faisons des constellations, dont les exercices sont souvent un prélude ou une préparation. La constellation constitue un vécu pour la personne qui la demande, et touche également les représentants et participants, par le phénomène maintenant bien connu de la résonance existant entre les personnes et les systèmes.
La résonance est un phénomène vibratoire qui connecte des points de fréquences similaires, qui fait vibrer de proche en proche ces fréquences, et de cette façon amplifie certains mouvements. C’est grâce à ce phénomène que la solution trouvée pour une personne peut devenir la solution pour tous dans un groupe donné, comme la famille proche ou plus grande, et l’entourage.
Enfin, les questions des participants à l’atelier sont le complément nécessaire afin de s’orienter au plus près de la réalité de chacun. Nous nous ouvrons à notre réalité telle qu’elle est, à son tour elle nous offre des réponses totalement adaptées. De cette façon, la vie s’allège pour nous et les nôtres, pour notre fonction ou mission dans le monde.


 

La phénoménologie

L’épistémologie scientifique et l’épistémologie phénoménologique

« Il y a deux mouvements qui mènent à la compréhension. Le premier s’étend, prétendant englober l’inconnu jusqu’à ce qu’il le possède et puisse en disposer. C’est l’effort scientifique, et nous savons combien il a contribué au changement, pour sécuriser et enrichir notre monde et notre vie.
Le deuxième mouvement résulte du fait que pendant l’effort d’extension de la pensée, nous nous arrêtons et, à partir de quelque chose de concret que nous pourrions saisir, nous dirigeons notre regard vers un ensemble. C’est-à-dire que le regard est prêt à assimiler simultanément tout ce qui se déploie devant lui. Si nous nous donnons à ce mouvement, par exemple devant un paysage ou une tâche ou un problème, nous remarquons comment notre regard se remplit et se vide en même temps. Car on ne peut s’exposer à la plénitude et résister à son impact qu’en se passant des détails. Pour ce faire, nous nous arrêtons dans le mouvement qui est lancé, en nous retirant un peu jusqu’à ce que nous atteignions ce vide capable de résister à la plénitude et à la grande variété.
Ce mouvement qui s’arrête puis se retire, je le définis comme phénoménologique ».
Bert Hellinger, Le pouvoir du Centre Vide, 1999

L’attitude phénoménologique exige de celui qui ouvre son regard sur ce qui est devant lui, un premier mouvement de retenue et de recul intérieur, renonçant à l’impulsion qui le pousse à s’approcher et à regarder avec curiosité, incisif, et scrutateur. Dès le moment du renoncement, son regard devient plus ample, englobant et décentré, incluant tous les détails sans s’y attarder. Il entre dans une attitude d’exposition à tout ce qui existe, une multitude de phénomènes appartenant à l’ici et maintenant, et pourtant révélant un passé et un futur possible.

L’attitude phénoménologique se caractérise par deux qualités :
1. l’absence d’intention face à ce qui s’ouvre, qui exige une complète syntonie avec ce qu’il y a, la réalité telle qu’elle se présente, sans projet de la modifier en aucune façon, accueillant et se maintenant dans l’attente de ce qui va initier le prochain pas. Elle exige également une attention centrée sur ce qui se montre, répondant au besoin du moment au-delà de tout protocole, de tout schéma répétitif, de toute recette apprise.

2. l’absence de crainte face à ce qui pourrait être révélé, face à l’intensité présente. Rien de ce que le constellateur observe ne le dérange, ni ne réveille son évaluation, son jugement ou sa peur. Son œil voit tout et reste pourtant vide, libre, léger. Une fois que la clarté de l’étape suivante est présente, absence de crainte de franchir l’étape, absence de crainte face à ce que les autres pourraient penser ou commenter.

Ces qualités permettent à l’observateur phénoménologique de se maintenir dans la retenue et de ne pas agir. Cette retenue crée en lui une énergie qui aiguise sa perception et l’aide à voir, au bon moment, ce qui lui apportera une ouverture, un chemin, une solution, lui donnant la force de franchir le pas suivant.
Cependant, pour avoir ce regard, la personne aura trouvé sa place au sein de sa famille, connectée à ses parents et vivant consciemment les Ordres de l’amour dans sa vie quotidienne, incluant et honorant les exclus, respectant la hiérarchie naturelle au sein des systèmes, équilibrant de manière positive l’amour et le mal qu’elle reçoit et donne. Honorant tout le monde et reconnaissant pour tout ce qui est, tel que c’est. Cette purification est un processus et prend son temps, et le souvenir qui en découle sera le reflet de ce que la personne aura accompli en termes de guérison dans sa propre vie.

Le centrage, ou le fait d’être dans le Centre vide, peut être divisé en plusieurs étapes. Le premier nous aide à être présents dans l’ici et maintenant, et est préparé avec une attention concentrée sur l’expiration profonde, détendue et complète, ou avec une visualisation de la présence corporelle, de la présence des parents, des lignées maternelle et paternelle, etc. Cette étape nous permet de vivre le oui à tout ce qui se présente à ce moment, pensées, émotions, sensations.
Puis nous nous mettons à l’écoute de tous les autres, en disant oui à chacun tel qu’il est, à sa vie, à son destin, à ses fardeaux, à ses parents et à son système. La syntonisation se fait par l’intention, en disant « Je consens à tous et à chacun tel qu’il est ». Les mots créent notre réalité.
Au-delà des autres, nous pouvons consentir au mouvement de l’esprit, à quelque chose de plus grand qui pense et bouge tout comme c’est. Qui aime tout tel que c’est, même si nous ne le comprenons pas encore. Nous nous ouvrons à ces mouvements qui nous dépassent, qui nous guident, qui nous remplissent en même temps que nous nous sentons ouverts et vides, dédiés, regardant tout depuis le cœur.

Monica Kunz, 2016


 

L’amour du constellateur

L’amour, d’une certaine manière, est simple, car il est relié à un lien. Ainsi, l’enfant est relié à ses parents, les parents sont reliés à leur enfant, et dans un couple, l’homme et la femme se retrouvent reliés mutuellement. Dans ce lien, l’amour circule ici et là. L’amour qui nourrit l’union comble nos nécessités les plus profondes. De là son importance dans tous les sens.
Il se produit souvent qu’un thérapeute s’attache à un client et le client à un thérapeute. Alors, la relation devient comme celle des parents avec leurs enfants et des enfants avec leurs parents, et parfois aussi comme celle d’un couple.
Mais ceci n’est pas une aide valable. Il s’agit d’une substitution. Dans cet amour entre un thérapeute et son client, l’amour est une compensation tant pour celui-là comme pour celui-ci. Avec pour effet d’éviter les vrais liens, surtout celui de l’enfant avec ses vrais parents, et parfois aussi la relation avec le partenaire, parce que le thérapeute occupe la place. Alors, la relation thérapeutique se transforme en une relation triangulaire et met en danger la véritable relation et le lien.
Se maintenir en retrait et résister au lien avec le client est un art et une réussite particulière. Alors, le thérapeute aime d’une manière toute différente que dans une relation de lien familial. Il se trouve au service de ces liens mais ne s’immisce pas en eux. De cette façon, il conserve son indépendance et sa force. C’est ainsi qu’il aide véritablement.

Bert Hellinger

 


Les questions

Le constellateur n’a besoin de connaitre que les faits, rien de ce qui concerne les attitudes ou les comportements des différentes personnes. Les questions essentielles qu’un constellateur doit formuler sont, en règle générale, les suivantes:
Quelle est ta demande? C’est-à-dire, s’il y a un danger de suicide pour quelqu’un ou si une personne est malade.
Que s’est-il passé de particulier dans ta famille? Le particulier concerne toujours des faits externes, par exemple la mort prématurée de parents ou d’enfants, ou si un des parents avait eu une relation importante pour lui, ou si dans la famille il y a eu un crime, si quelqu’un a été exclu, si les enfants ont été donnés ou si un membre de la famille est invalide. En règle générale, c’est suffisant, le constellateur n’a pas besoin d’en savoir plus. Il verra tout le reste. Lors de la constellation, ce qui était invisible apparait à la lumière.
Souvent, les familles empêchent que cela se sache. C’est un tabou pour elle. Pour cette raison, le client ne doit pas non plus investiguer pour son compte. Il peut uniquement le faire s’il a la permission de la famille. Si, en faisant apparaitre l’invisible, le caché, le client sent qu’il peut aider la famille et si, intérieurement, il respecte chacun des concernés, peut-être que cette permission lui est accordée.

Bert Hellinger


 

Être un représentant

Adapté pour le travail en ligne

Comment être un représentant lors d’une constellation familiale? Que signifie représenter quelqu’un? Que faut-il faire ou ne pas faire?

Lorsqu’un groupe se retrouve en ligne pour des constellations, chacun des participants se dispose à accueillir quelque chose de neuf, et se dispose aussi à lâcher ce qu’il connaît pour se laisser guider vers l’inconnu.

Pour commencer, le constellateur va orienter le groupe en vue d’entrer en syntonisation avec quelque chose plus grand, avec l’assentiment à tout tel que c’est, avec le Vide créateur à l’intérieur de chacun, à l’aide d’une méditation ou d’une visualisation. Pour se centrer et se connecter avec tous les présents. Pour s’ouvrir au service à la vie qu’est la représentation. Les constellations ouvrent l’être à plus de vie, à plus d’amour, à des prises de conscience.

Lors d’une constellation, l’animateur demandera à quelques personnes de servir de représentant pour le client, pour des personnes de sa famille, pour un concept ou une difficulté, un symptôme ou un ancêtre, car tout peut être représenté. Les personnes choisies se mettent à disposition du mouvement de guérison qui immanquablement va être déclenché par la constellation. Et se laissent mouvoir par ce mouvement, sans aucune intention, attendant de sentir que quelque chose les pousse pour un déplacement, pour un regard dans une direction particulière, réveillant des sensations corporelles de chaud ou froid, démangeaisons, vertiges, faiblesse, douleur physique, tension, etc., et parfois aussi des émotions comme la tristesse, la colère, l’impuissance, l’amour, la joie, la paix, la force, etc.

Tout est juste, tout est information qui circule dans le champ de la constellation et qui utilise les corps des représentants pour se faire connaître. Il arrive fréquemment que les participants assis soient aussi pris par le champ comme réceptacle de ces informations. Une personne a soudain des sensations qui n’étaient pas là avant, ou un mouvement corporel se manifeste. Alors, elle peut se lever et entrer dans la constellation, sans savoir qui ou ce qu’elle représente. Mais nous pouvons comprendre qu’elle est nécessaire pour le déroulement de la constellation, et elle se laisse simplement porter par l’information qui la traverse.

Le représentant se trouve dans un état méditatif, pleinement centré et recueilli, de façon que d’autres forces puissent le guider, son Centre vide peut alors le diriger. Dès lors, le représentant se transforme en un instrument au service des forces de guérison, au service de forces bien supérieures à lui.
Il aura accès à deux niveaux d’information. Le premier, le plus en surface, fait apparaître le niveau émotionnel de celui qui est représenté. A ce niveau-là, il n’y a pas de transformation possible car le dramatisme prend le dessus, l’émotion avec ses préférences et ses rejets coupe l’accès à l’assentiment à tout tel que c’est. Puis le deuxième niveau, en profondeur, donnera toute sa richesse d’information lorsque le représentant sera davantage centré, ayant dépassé le premier niveau émotionnel, mû par l’énergie de guérison à laquelle il s’abandonne et qui le guide vers une résolution.

Un autre écueil pour le représentant est à relever. Il peut être tenté de projeter ses propres conflits dans l’espace de la constellation, par la similitude qu’il y trouve. S’il le fait, il aura tendance à interférer et à manipuler la constellation. Ce qui aura de graves répercussions sur lui-même, sur le client dont l’état empirera, sur le constellateur qui aura permis que cela se produise. Une usurpation de ce type interrompt immédiatement le mouvement de guérison et, par résonance entre tous, affecte négativement tous les concernés.

Le représentant s’offre totalement et gratuitement au service du client et oublie pour un temps tout ce qui le concerne en propre. Avec la clarté de savoir que la constellation ne le concerne pas. Certaines personnes ont beaucoup de difficulté à renoncer à l’ego ou au contrôle, et à s’abandonner aux mouvements du Centre vide. Il faudra gagner en centrage, en maturité, en détachement intérieur pour devenir un représentant de confiance.
Celui-ci se voit lorsque tous ses mouvements sont très lents, les émotions ressenties se manifestent avec beaucoup de subtilité, en silence (émotions primaires), le dramatisme est absent, il n’y a pas de désir d’agir sur l’autre ou le forcer à ceci ou cela, il n’y a pas d’intention, pas de jugement pour le client ou un autre représentant… Le représentant ne prend aucune initiative, ne parle pas, il se laisse complètement diriger par l’information qu’il reçoit à travers son corps.

A la fin de la représentation, le représentant rend tout au client, sans un regard en arrière. La vie et le destin du client n’appartiennent qu’au client. Et le représentant reste avec lui-même, avec ses compréhensions, avec ce qui a fait écho en lui et qui l’incite à regarder en lui.

Ainsi, le représentant est une aide précieuse dans une constellation, lorsqu’il est aligné avec le mouvement de guérison, avec le mouvement de l’amour, qui toujours cherche à unir ce qui était auparavant séparé.

Monica Kunz